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Compte-rendu : 600e édition des « Lundis du Tara » (Octobre 2024)

Parfois, je me dis qu’organiser un événement public c’est comprimer le temps, un peu comme la pratique musicale finalement… En effet, les 200 heures de travail menées patiemment au cours des 13 derniers mois allaient trouver leur aboutissement en cette journée un peu spéciale, que je m’en vais justement vous conter.

Comme toujours lorsque je rédige un compte-rendu, je tiens à rappeler que ce dernier est rédigé de mon point de vue partial et partiel, qu’il est possible que votre ressenti soit différent du mien, et c’est pour cela que j’encourage toutes celles et ceux qui ont participé à cet événement – et qui apprécient écrire – à exposer leur propre point de vue en effectuant également cet exercice somme toute satisfaisant, même s’il nécessite un peu de temps…

Ainsi, ma journée de travail débute à 9h du matin, un peu dans le pâté à cause du manque de sommeil typique d’une “veille d’examen”. Je marche dans le froid, le ciel est d’un bleu profond, dénué de nuages : la météo s’annonce belle, comme ma journée d’ailleurs. Je relève la tête et me retrouve devant l’enseigne du supermarché où je suis venu acheter des friandises pour les loges : boissons fraîches, thé, café, gâteaux, bonbons, rien n’est trop bon pour les artistes qui joueront ce soir !

Ensuite, vient l’heure de charger la voiture avec toutes les affaires préparées hier soir : cela prend toujours plus de place que prévu, et c’est à peine si j’aurais eu moyen d’avoir un passager. Je démarre le moteur à 10h précises, direction la mairie de Bohars où il me faut récupérer les clés de l’Espace Roz Valan, la salle dans laquelle aura lieu le Fest-Noz célébrant la 600e édition des « Lundis du Tara ». Je passe également chez « Misterhum » – l’un des partenaires de la soirée – afin d’emprunter 2 kakemonos qui mettront du soleil dans le hall d’entrée.

Il est 11h lorsque j’ai enfin tout ce qu’il me faut pour ce soir. N’ayant pas le loisir de rentrer chez moi pour déjeuner compte tenu du fait qu’il faut que j’ouvre la salle à 13h pour les nombreux technicien(ne)s de CLIP, j’avais prévu d’aller déjeuner à midi dans la crêperie qui se trouve au cœur du bois de Keroual. En attendant son ouverture, je m’installe sur le siège passager et avance la préparation manuscrite des billets d’entrée papier que nous avons dû nous résoudre à prévoir au dernier moment, du fait qu’une partie du public ne comptait pas jouer le jeu de la billetterie en ligne… C’est long, mon poignet droit me lancine bientôt, et je me dis que c’est fou à quel point nous n’avons plus l’habitude d’écrire à la main de manière prolongée : qu’est-ce que nos ancêtres penseraient de nous ?

Malgré tout, le temps passe vite quand on est bercé par la musique classique de Radio Neptune, et voilà que l’alarme de mon téléphone sonne déjà l’heure du repas. S’en suit une courte marche au milieu de la nature enchanteresse – j’aime bien le charme discret de l’Automne – bientôt enrichie de l’odeur du blé noir cuit : je m’en régale d’avance ! Je déjeune rapidement afin de ne pas être en retard, et aussi parce que beaucoup de tables du restaurant comprennent des enfants très bruyants (misophonie bonjour), puis retourne à ma voiture en vue de rallier l’espace Roz Valan au plus vite.

Il est 13h précises. Je suis à peine garé sur le parking bardé de panneaux solaires que je reçois un SMS de Nolan qui me dit que toute l’équipe de CLIP est arrivée et attend que j’ouvre l’accès arrière de la salle : quelle synchro, c’est encourageant pour la suite du planning ! L’ouverture de la salle se passe bien, je laisse les technicien(ne)s commencer à mettre en place des praticables en plein milieu de la salle, qui constitueront la fameuse scène en îlot central imaginée lors de la première visite. De mon côté, j’enchaîne avec le déchargement de ma voiture, amenant le matériel qui sera nécessaire à chaque stand (billetterie, buvette, merchandising).

À 14h, une camionnette de la brasserie « Coreff » – un autre partenaire fidèle – s’arrête devant l’espace Roz Valan afin d’amener la commande de boissons : en plus d’être voisin de la salle, Ethan – le livreur – est super sympa, ce qui fait vraiment plaisir à voir et donne le sourire au cas où je ne l’aurais pas déjà. Il n’est même pas 14h30 que je vois Riwall – mon deejay préféré – arriver. Étant en avance pour les balances du groupe de musique « Herriwenn » (qui n’auront lieu qu’à 15h), il en profite pour faire un tour de la salle et me donner ses premières impressions tandis que je finalise l’installation des stands.

Les autres camarades d’Herriwenn arrivent quelques dizaines de minutes plus tard, on papote un peu car on a toujours des tonnes de choses à se dire (alors même que l’on s’est vu le week-end dernier pour leur super Fest-Noz de sortie d’album à Commana). Puis ils partent faire leurs balances tandis que je reste à l’entrée préparer d’autres billets d’entrée manuscrits avec l’aide précieuse d’Agathe, le tout en profitant de la chaleur de ce bel après-midi d’Automne ensoleillé.

Il n’est même pas 16h que Marco – le chanteur/percussionniste du groupe de musique « Tri Zen » – nous fait la surprise d’être également en avance (puisque leurs balances sont prévues à 17h15) afin de repérer les lieux et s’imprégner de l’ambiance qu’ils dégagent. Il est vrai que cette salle ne sert pas souvent pour des Bals puisque – à part un Fest-Deiz en 2022 – le dernier Fest-Noz organisé dans cette salle remonte à 2015, même qu’un de mes anciens groupes de musique (Folkentez) était à l’affiche de cet événement… En tous cas, Marco est suivi de près par toute la clique de « Skipailh », qui nous fait l’honneur de sa présence !

Il est environ 17h lorsque les autres musiciens de Tri Zen arrivent, bientôt suivis par Jean-Vincent – un luthier d’envergure nationale – et je ne peux m’empêcher de me dire que l’on va tou(te)s forcément passer une super soirée au vu des chouettes groupes qui vont se succéder sur scène. Pendant ce temps-là, le soleil commence gentiment à décliner à l’horizon et les nombreux(ses) bénévoles commencent à arriver au compte goutte, recevant leurs badges d’accès, faisant le tour de la salle, rencontrant les autres membres de leurs équipes, et cætera. Corinne – l’ancienne trésorière de l’association « Korollerien Lenn Vor » (un partenaire emblématique de ce Fest-Noz anniversaire) – est de la partie et cela me fait plaisir de travailler à nouveau ensemble puisque la dernière fois remonte à 3 ans déjà.

18h sonne au loin quand notre équipe de cuistots débarque : César aux commandes de son food-truck de crêpes et galettes pour la restauration du public, ainsi que Michel pour assurer seul le repas des 56 personnes du staff (chapeau bas) ! Au menu, plat chaud végétarien à base de lentilles relevées par des épices, et en dessert un assortiment de gâteaux délicieux tout droit sorti d’une pâtisserie locale : ça fait vraiment du bien de manger autre chose qu’un buffet froid accompagné d’une tarte aux pommes avant un Fest-Noz.

Je profite du repas pour passer de table en table et saluer celles et ceux que je n’avais pas croisé jusque là : Marie, les incontournables Didier et Thomas, Ben et Dylan du Tara, Sarah et Yann, Typhaine, Maëlle, et plein d’autres. Le service est efficace car tout le monde file un coup de main, néanmoins nous avons à peine le temps de finir le repas que la présence de personnes étrangères au staff nous interroge. Explication : les portes sont restées ouvertes et le public commence déjà à rentrer (aïe aïe aïe), ceci alors même qu’il n’est pas encore 20h30, que l’ouverture des portes était prévue pour 20h45, et le passage du groupe « Le Meur/Carré Duo » (qui ouvre le Bal) pour 21h ! Ayant été pris en défaut, nous n’avons pas le courage de remettre les gens dehors et commençons à scanner les billets numériques des personnes du public qui arrivent maintenant en continu, ce qui sera le cas jusqu’à environ 22h. Pour pimenter un peu le tout, certaines personnes se présentent à l’entrée en cherchant un anniversaire qui se passerait au sous-sol de la salle (ça ne s’invente pas), ce qui ne manqua pas de créer des situations parfois cocasses.

Une fois le Fest-Noz lancé tout s’accélère, un peu comme si nous venions de nous élancer sur une piste de ski bien pentue ou qu’un surfeur rentrait dans une vague interminable en forme de tube : on court partout sans voir le temps passer. J’ai tout de même l’occasion de faire le tour de la scène en îlot – chauffée de main de maître par « Le Meur/Carré Duo » – afin de me rendre compte de l’acoustique : CLIP a bien réfléchi son dispositif et le résultat est presque aussi bon qu’un line-array classique en stéréo-diffusion, ça gère en tous cas.

21h45 : la voix du groupe « Guézennec mab ha mamm » résonne pour la première fois dans la salle. C’est troublant car on ne les voit pas sur scène (en cours de changement plateau), et je cherche bien une minute entière avant de trouver Sophie et Youn, tous deux équipés d’un micro-voix HF, postés côte à côte, debout face aux danseur(se)s en pleine transe : « Bon sang, ça c’est de l’inter-plateau ! » me dis-je.

Je fais un crochet par les différents stands afin de prendre la température : Corinne, Pénélope, Kevin et Pierre sont très efficaces à la billetterie, Ben et Dylan ne sont pas du tout débordés à la buvette, de même que Charlotte au merch’. Hormis un souci mineur de QRCode introuvable, tout se passe bien et c’est le principal… Pendant ce temps-là, « Tri Zen » a commencé à jouer et le public est immédiatement conquis par leur musique, qui s’appuie sur des chansons très bien écrites par Bernard. J’ai le temps de danser sur leur Laridé à 8 temps, ainsi que leur Mazurka en compagnie d’une deuxième Charlotte (que je n’avais pas revue depuis 1 an déjà) avant que le devoir ne m’appelle à nouveau ailleurs.

Hormis un Yann qu’il faut arracher à la danse avec l’aide de Solwei, le passage de flambeau vers le deuxième créneau de bénévolat se passe de manière fluide, d’autant que le rush d’arrivée du public est désormais derrière nous.

Après un nouvel inter-plateau a cappella par Sophie et Youn, c’est au tour de « Skipailh » d’entrer en jeu avec leur line-up d’instruments de musique à consonance irlandaise : on croirait presque entendre un Ceili-Band alors qu’ils ne sont que 5, et puis la présence tant du clavier que du uilleann-pipe ajoute un vrai cachet sonore au résultat. À part cela, le fait que la scène soit située en plein milieu de la salle provoque des réactions inattendues chez les danseur(se)s. Par exemple, lors du Cercle Circassien je me serais attendu à ce que l’on forme un grand rond tout autour du podium mais, compte-tenu du fait que quelques personnes l’ont dansé en Jig, cela a en quelque-sorte “obstrué” une des faces de la salle, avec pour résultat de former 2 cercles indépendants, situés chacun à une extrémité de la salle.

À la fin de la danse, je regarde l’heure sur mon téléphone et me rends compte qu’il ne me reste que 5 minutes pour retrouver le discours de remerciements que j’avais préparé à l’écrit (pour être certain de n’oublier personne) : coup de stress ! Je me précipite vers les stands situés à l’entrée de la salle et finis par remettre la main dessus dans une pochette plastique, et ce juste à temps (ouf). Je le prononce en me disant que je ne suis plus aussi bon qu’avant pour cet exercice : est-ce la rédaction et/ou son élocution qui pèche ? À moins que ce ne soit simplement le manque de pratique (puisque j’en fais 1 par an dans le meilleur des cas) ? Je l’ignore, et puis ce qui est fait est fait…

Il est minuit et c’est maintenant au tour d’Herriwenn de mettre le feu par sa musique entraînante teintée d’électro : les 4 musiciens du groupe ont joué à fond le jeu de la scène en îlot puisque chacun d’eux s’est positionné sur une face différente afin qu’aucun d’eux ne tourne le dos au public. C’est sans doute perturbant car ils ne peuvent pas se voir du coup, mais je ne pourrai pas le savoir puisqu’aucun de mes groupes de musique ne jouera ce soir (petite frustration je l’avoue, d’autant que Nostrad comme Electrad sont présents au complet dans la salle). Après avoir aidé à clôturer le stand Billetterie, je suis heureux de pouvoir me libérer afin de danser leur Dañs Plinn toñ simpl (mon morceau préféré de leur répertoire) en freestyle au milieu de la piste, quel pied !

À l’issue du passage d’Herriwenn la salle commence à se vider, ce qui fait davantage de place pour les danseur(se)s restant(e)s. Après un dernier inter-plateau du duo Guézennec mab-ha-mamm, il est 1h passé lorsque le duo Perrichot/Mahe prend possession de la scène : ce duo est composé de musiciens emblématiques de la session du Lundi, présents depuis les débuts (ils étaient au premier Fest-Noz que j’avais organisé pour la 100e édition en 2012), et cela me fait vraiment plaisir de les avoir gardés pour la fin puisque – comme on dit – « Les meilleurs pour la fin » ! Je participe à un Kost ar c’hoad ainsi qu’un Avant-deux de travers endiablé en compagnie des infatigables, et voilà que le Fest-Noz touche déjà à sa fin.

Fatigué, le public ne se fait pas prier et nous pouvons bientôt fermer les portes de la salle avec seulement un quart d’heure de retard sur le planning (ce qui est très correct pour un Bal). Tandis que la plupart des bénévoles me disent au revoir, c’est au tour de Sarah, Yann et Florent de rentrer en jeu pour s’occuper du nettoyage de la salle, tandis que les techniciens de CLIP ont entamé le démontage des systèmes son et lumières. J’aide en ramassant du matériel, puis reste discuter à l’entrée avec Maëlle et Riwall en attendant que l’on puisse quitter la salle, ce qui sera enfin le cas vers 3h30 du matin.

Le temps de rentrer chez moi, décharger la voiture et prendre une douche, il est déjà 4h passé et je m’effondre dans mon lit de fatigue, m’endormant sur le champ après ce que l’on peut appeler une journée bien remplie.

Voilà pour mon compte-rendu du Fest-Noz célébrant la 600e des « Lundis du Tara ». Cet exercice étant distinct du discours de remerciements prononcé durant la soirée, je m’excuse par avance de ne pas avoir pu citer tout le monde, et espère sincèrement que sa lecture aura ravivé quelques souvenirs (pour celles et ceux qui ont pu y assister), ou à défaut vous aura intéressé (pour les autres)… De mon côté, je vous souhaite de passer une agréable journée, et rendez-vous l’année prochaine pour fêter ensemble les 10 ans d’Electrad ! ;-)