Bonjour, aujourd’hui j’avais envie de partager avec vous un petit compte-rendu partial et partiel du Folk-Noz célébrant les 10 ans du groupe de musique « Nostrad » : au plaisir de lire vos réactions, voire même votre propre version de l’événement ? =)
Musicalement, Vincent.
Voici le récit d’une journée pas comme les autres : une journée au cours de laquelle je ne me contente pas seulement d’être musicien pour la danse, mais où je passe de l’autre côté de la barrière afin d’occuper la place de l’organisateur du Bal (rien que ça), d’autant que c’est mon premier Bal Folk vécu de ce point de vue là.
À la base, je pensais profiter de la matinée pour me reposer ou encore avancer la rédaction des tablatures qui vont être proposées gratuitement sur le site de l’agence « OrluDiato » en 2024, bref faire quelque-chose qui ne serait pas en rapport avec l’organisation du Bal (qui a déjà vampirisée une bonne partie de ma semaine). Quelle candeur : lorsque j’ai ouvert ma boite mail professionnelle, j’ai vite déchanté à la vue du nombre de demandes à traiter, la majorité concernant un détail X ou Y du Bal Chaussette.
Cette tâche de secrétariat m’a tenu occupé jusqu’à 13h, ce qui ne m’a laissé le temps que pour un déjeuner rapide à base de restes réchauffés, avant d’entamer le chargement de ma voiture avec tout le matériel nécessaire au Bal (décorations de Toul’Bal, stock de livres et de disques pour le stand Merchandising, gobelets consignés du Tara-Inn, matériel de scène, la paperasse, etc) afin d’arriver au Centre Henri Quéffelec sur la commune de Gouesnou (29) pour 14h, le tout sous un soleil de plomb (on se croirait en plein Été).
Sur place, il fait sombre et frais dans la salle : Charles et Pol sont en train de calibrer le système de sonorisation et je salue chacun d’eux chaleureusement avant de m’atteler au déchargement de ma voiture et les allers-retours qui vont avec (la manutention c’est ma grande passion =P)… J’ai également le temps de placarder des affiches et des panneaux indicatifs à de nombreux endroits de la salle avant l’arrivée des autres musiciens et bénévoles.
Les balances de Nostrad trio se déroulent sans problème vers 15h avec Kevin et Mikaël, pendant que Pénélope et Charles commencent à suspendre la première décoration, à savoir une guinguette comportant plus de 200 ampoules ! Ensuite, c’est l’arrivée de Guillemette et Vincent vers 16h pour les balances de Nostrad quintet : le résultat est vraiment impressionnant et j’ai hâte à ce soir pour voir la réaction du public face à ce revival exceptionnel puisque temporaire.
Nous finissons à l’heure, juste avant l’arrivée de Violaine et Joël du duo Herrou/Mayor, que je salue avec plaisir car cela fait presque 2 ans que nous ne nous sommes pas vus. Pendant leurs balances, j’en profite pour aider à l’installation des tables, chaises et stands. Je prépare le stand Billetterie (qui permet de vendre des tickets d’entrée aux danseurs) puis Merchandising (qui a pour objet de rendre service aux musiciens en gérant à leur place la vente de disques ou autre) pendant que les bénévoles affluent, peut-être un peu trop nombreux puisque vers 17h30 tout est quasiment en place alors que Les P’tits Poux arrivent pour effectuer leurs balances.
S’en suit une période calme jusqu’à 19h où je profite de la lumière rasante du soleil dans le sas d’entrée du Centre Henri Quéffelec, là où nous avons installé la Billetterie. Je sors mon livre de chevet car je me dis que j’ai peut-être le temps de lire un peu au calme : quelle douce illusion (je n’apprendrais donc jamais haha)… Pas mal de monde se succède : distribuer des badges, répondre aux questions, le temps passe vite mais les discussions avec certains bénévoles sont intéressantes, j’ai même la chance de recevoir un massage de la part de Claire.
Il est déjà l’heure d’aller dîner : le repas préparé par Pierre et son équipe de « La Cantoche » est servi vers 19h. Au menu : Dhal végétalien accompagné de naans faits maison, et en dessert far au citron et/ou gâteau au chocolat (miam).
Après avoir terminé de manger en compagnie de Guillemette, Pénélope (que je félicite pour son travail de cheffe décoratrice) et Julien, je pars me changer dans ma voiture puis reprends mon poste à la Billetterie. Les premiers danseurs arrivent vers 20h30 alors que les portes n’ouvrent qu’à 20h45, s’en suivra un tunnel ininterrompu de plusieurs centaines de personnes jusqu’à 22h ! Malgré la file d’attente impressionnante à l’extérieur, avec Solwei, Sabine, Hélène et Camille nous faisons de notre mieux pour être efficaces derrière le guichet : merci à elles car je trouve que nous avons été à la hauteur du rush, même si quelques personnes se sont impatientées…
Pendant ce temps-là, le Bal est commencé depuis longtemps. Les P’tits Poux ont déliés les jambes des danseurs avec brio jusqu’à 21h45, suivis par le duo Herrou/Mayor : au cours de leur passage le son a coupé une seule fois durant quelques secondes avant de se rétablir immédiatement. Cela s’entend jusqu’à l’entrée de la salle où Solwei et moi échangeons un regard interrogatif, mais sans nous poser plus de questions que cela car nous sommes très occupés : grave erreur au vu de ce qui suivra…
Mon service à la Billetterie étant terminé, je profite du petit quart d’heure dont je dispose avant de monter sur scène pour me balader dans la salle et danser une Mazurka avec Marla, suivie d’un Cercle Circassien. Je suis un peu déçu de constater que pas mal de personnes (environ 1/5e à la louche) ont gardé leurs chaussures sur le parquet de danse, mais me console en me disant qu’au moins la majorité du public aura joué le jeu, car il s’agit d’un “Bal Chaussette” après tout.
22h40 : l’heure de monter sur scène après avoir eu des retrouvailles inattendues avec Laurie, la sœur d’une amie d’enfance qui habitait en face de chez mes parents. La foule est impressionnante lorsqu’on la voit depuis la scène. Mikaël (tout juste revenu d’une autre prestation sur Ploudaniel), Kevin et moi commençons par la Bourrée 3 temps, un des tubes de Nostrad sur lequel nous sommes à l’aise afin de se faire les doigts, quand tout à coup le son se coupe : le public continue de danser, chantant la mélodie du second thème alors que l’on entend à peine l’accordéon et les percussions, tandis que la harpe celtique – elle – a complètement disparue !Le son revient juste avant la fin du morceau, aussi je me dis que c’est simplement pas de chance et que le plus difficile est désormais derrière nous (nouvelle erreur).
Essayant de ne pas être trop perturbé par ce qu’il vient de se passer, nous enchaînons immédiatement par une Cochinchine qui se passe sans problème technique. Ragaillardis, nous nous lançons sur un autre morceau que nous apprécions tout particulièrement – à savoir la Maraîchine – sauf que là encore la sono va faire des siennes et la plupart du morceau est joué en acoustique totale tandis que le public est logiquement un peu perdu car il s’agit là d’une danse à la fois plus rare et plus difficile (et aussi parce que les parties harpe sont essentielles au maintien de la dansabilité).
À la fin du morceau, Kevin se précipite auprès de Charles et Pol qui essayent tant bien que mal de comprendre l’origine du problème qui désynchronise régulièrement le boîtier de scène avec la table de mixage principale, coupant “au passage” la diffusion du signal son. Pendant ce temps-là, je reste sur scène assis sur ma chaise, seul, durant ce qui me semble être une éternité, tapotant le micro-voix de ma main gauche (pour voir si le son fonctionne à nouveau) et croisant le regard de quelques danseurs tout aussi désœuvrés que je ne le suis… Au bout d’un moment, Jean Herrou (présent dans le public) a l’excellente idée de lancer un Rond Pagan à cappella afin de faire danser le public. De mon côté, je reprends mes esprits, détache la lanière dorsale de mon accordéon, pose l’instrument au sol, me lève, puis vais m’asseoir au bord de la scène, quelques personnes venant bientôt m’informer de manière rassurante sur le fait que l’origine du problème a été trouvée : il s’agit d’un câble Ethernet appartenant à la salle qui est défectueux à cause d’un faux-contact. Le temps de trouver un autre câble puis de remplacer le premier, près d’un quart-d’heure s’est écoulé, à tel point que Pol avait commencé à envisager un plan B au cas où la solution mise en œuvre ne fonctionnerait pas…
Enfin, on me fait signe de revenir sur scène : tout à l’air de fonctionner de nouveau, c’est la délivrance !
Après une brève discussion, nous décidons de reprendre là où nous nous étions arrêtés, c’est à dire de ne pas sauter une seule danse et d’assumer le retard que cet incident aura provoqué. Nous reprenons donc avec la Polka, sauf que l’élan n’est plus là de mon côté, et bien que j’ai pris du plaisir à jouer ensuite avec Guillemette et Vincent, le reste du set a été jonché de fausses notes me concernant, comme un oiseau percuté par une voiture et qui ne parvient pas à reprendre son envol dans l’immédiat !
Bref, tandis que minuit est passé depuis bien longtemps maintenant, je suis heureux de laisser ma place à Pol pour qu’il clôture la soirée à sa façon. Encore un peu sonné par la manière dont s’est déroulé le passage de Nostrad, pour son anniversaire en plus, je quitte la salle afin de prendre des nouvelles des différents stands auprès d’Hélène, Thérèse et Roger. J’apprends que nous avons fait 302 entrées (ce qui est très bien – surtout pour un Bal Folk – mais tout de même insuffisant pour permettre de rémunérer les musiciens), que les préventes du futur album de Nostrad n’ont pas rencontré le succès escompté, et qu’un fût de cidre semble éventé car il aurait une odeur et un goût étrange…
Malgré ces mauvaises nouvelles, j’essaie de profiter de ce qu’il reste de la soirée en allant danser un peu, notamment une Gavotte de Grenoble aux côtés de Virginie et son correspondant Italien, ce qui conclut déjà le Bal car il est presque 1h du matin, l’ensemble du public devant avoir quitté la salle pour cette heure-là.
L’équipe de nettoyage menée par Maël commençant à s’activer, j’en profite pour aller ranger mon matériel de scène, puis aider Thérèse et Yvon à ranger le stand Merchandising. J’ai l’occasion d’échanger avec quelques personnes du public, la plupart ayant tout de même passé une excellente soirée (c’est le plus important je pense). Érica m’appelle afin de me prévenir que nous avons un problème avec un WC qui fuit, transformant le sol en piscine. Enfin, je commence à charger ma voiture avec le matériel qui n’est plus utilisé au fur et à mesure que je le récupère. Il est déjà 2h du matin lorsque je dis au revoir à Charles et Roger, dont la dernière mission est de fermer la salle, je salue enfin les autres avant de prendre le volant soigneusement escorté par Elody et Mikaël afin d’éviter tout problème sur le trajet du retour.
Voilà pour mon vécu personnel : je me souviendrais longtemps de ce Bal d’anniversaire de Nostrad (car clairement ça a été notre fête) et de ce moment de solitude sur scène, abandonné par la technique (sans qui nous ne sommes pas grand chose au fond)… Pour conclure, je profite de cet article afin de remercier une nouvelle fois les autres groupes de musique à l’affiche d’avoir été présents, « Pol le faune » d’avoir assuré la sonorisation comme il se doit malgré les problèmes, l’association « Strollad Dansoù Bro Gouesnou » pour son invitation, la brasserie « Coreff » ainsi que le pub irlandais « The Tara Inn » d’avoir accepté d’être partenaire de l’événement, l’association « Toul’Bal » de nous avoir confié ses décorations, aux bénévoles pour leur aide précieuse, sans oublier toutes les personnes du public d’avoir contribué au succès du Bal Chaussette.
À bientôt pour d’autres aventures musicales, Vincent.